Galeries d'hier ... toujours en activité aujourd'hui !

Posté le 12.10.2016

Shopping à Bruxelles

Les galeries apparaissent en Europe au début du XIXème siècle dans un contexte de concentration urbaine.  A Bruxelles, elles sortent de terre à partir de 1846-1847.

Elles facilitent l’aménagement de commerces, de salles en tous genres et de logements dans un même espace couvert, luxe dans nos contrées soumises aux aléas de la météo. Ce qui nous paraît évident aujourd’hui, mais novateur pour l’époque.

Parmi toutes les galeries bruxelloises conservées, citons : les galeries Saint-Hubert*, très fréquentées, le Passage du Nord** et la galerie Bortier***.

Et puis, il y a les galeries disparues.  De la Galerie du Commerce (appelée parfois Galerie Hirsch) (1871) qui prolongeait autrefois le Passage du Nord, il ne reste plus qu’un petit tronçon, en voie de réaffectation, entre la place des Martyrs et la Rue d’Argent.

* Les Galeries Royales Saint-Hubert         
Rue de la Montagne, 2 -  Rue d’Arenberg, 1 (et passage du Prince)

Lorsque vous entrez dans les galeries royales Saint-Hubert (1846-1847), vous faites un saut dans l’histoire bruxelloise pour aboutir à la première moitié du XIXème siècle.  Vous traversez la galerie de la Reine, la galerie du Roi et la galerie des Princes.  L’architecte Jean-Pierre Cluysenaar a dessiné ce passage piétonnier en y apportant lumière et espace dans un bâtiment au style éclectique (superposition de styles : toscan au rez-de-chaussée, ionique au premier étage et corinthien au second) comprenant trois niveaux apparents. 

Galeries Royales Saint Hubert

Les galeries royales Saint-Hubert sont chargées d’histoire : lieu de sorties, à Bruxelles, pour les Français fuyant le régime de Napoléon III parmi lesquels Victor Hugo.  Autres personnages célèbres ayant arpenté le passage : Baudelaire et Verlaine (il y achète le revolver qu’il utilise contre Rimbaud).  Un écriteau rappelle que ce fut dans la galerie du Roi que fut utilisé pour la première fois en Belgique le projecteur cinématographique des frères Lumières à la fin du XIXème siècle.

Depuis ses origines, la galerie allie lieu de promenade, vitrines de magasins, souvent spécialisés, et pour la plupart prestigieux (chocolatier Neuhaus depuis 1857, Maroquinerie Delvaux, Librairie Tropismes…), des centres culturels dynamiques et d’avant-garde (théâtre royal des Galeries, cinéma des Galeries) et, aux étages, des appartements encore très prisés aujourd’hui.  L’ambiance de ces Galeries reste élégante à travers le temps.

site web

** Le Passage du Nord
Boulevard Adolphe Max , 1/3 - Rue Neuve, 40  

Avec ses 70 mètres, le Passage du Nord (1881-1882 : œuvre de Henri Rieck) relie le Boulevard Adolphe Max et la Rue Neuve. Il est vraiment digne d’intérêt par sa monumentalité, sa complexité architecturale et ses nombreuses statues.

Dans le passé, la galerie accueillait déjà de nombreux  commerces au rez-de-chaussée.  A l’étage, se trouvaient de nombreuses salles comme « Buffet-Restaurant », « Jardin d’hiver », « Salle de lecture », « Salle de conférences », « Salles des dépêches », « Salle des Curiosités et Antiquités »…  Beaucoup de spectacles (ombres chinoises, magie…) s’y jouaient.  De 1888 à 1895, un musée (Musée du Nord) de personnages de cire s’y installe également.  Depuis 1908, l’ensemble de ce musée ferme ses portes et est intégré à l’Hôtel Métropole, voisin direct du Passage du Nord.

Passage du Nord

Aujourd’hui, des forces vives se mobilisent pour conserver cet écrin de la fin du XIXème siècle.  En témoigne le site internet. Il reprend une présentation de la galerie et donne l’adresse des différents commerces qui y prennent place.

 

*** Galerie Bortier
Rue de la Madeleine, 55 - Rue Saint-Jean, 17-19  

Construite en 1848 (J.-P. Cluysenaar) en lieu et place des anciennes messageries (Van Gend) d’où partaient les diligences pour l’Europe entière, il reste la façade de l’entrée cochère, d’où notre étonnement de remarquer le millésime 1763 à l’entrée.

La galerie, qui forme une courbure, enserrait autrefois le marché de la Madeleine. La galerie Bortier, plus modeste que les galeries Saint-Hubert, dispose de deux niveaux.

S’y promener est charmant.  L’amateur de vieux livres y trouvera son bonheur entre bouquinistes et autres magasins de livres rares. Prenez le temps d’y flâner et de fouiller, vous vivrez un vrai saut en arrière dans le temps.

Galerie Bortier

 

By Bernard De Plaen : bddeplaen@gmail.com 

 

 La semaine prochaine "Galerie d'aujourd'hui" 

 

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